-> AMA - Art Media Agency - le 31 mars 2013
par Antoine Cadeo De Iturbide
2013
--> entretien pdf


Trois questions à l’artiste Sébastien Bourg de la Galerie de Roussan

Exposé par la Galerie de Roussan dans la section Promesses qui regroupe la création émergente, le duo d’artistes Sandra Aubry et Sébastien Bourg fait partie des découvertes de l’édition 2013 d’Art Paris. Art Media Agency est allé à la rencontre de Sébastien Bourg.

Art Media Agency (AMA) : Présentez nous votre duo ?
Sébastien Bourg (S.B) : Avec Sandra Aubry nous nous sommes rencontrés alors que nous étions étudiants à l’École des Beaux-Arts de Rennes. On a commencé à travailler ensemble un peu officieusement et c’est à notre sortie des Beaux-Arts que nous avons décidé de former notre duo. La cohérence entre nos approches a vraiment été tissée lors de nos études. Notre pratique est pluridisciplinaire, nous touchons à tout sauf à la peinture : dessin, collage, volume, installation, modification et détournement d’objets… Nous visons l’épure dans nos pièces, nous essayons de faire des images et des objets qui sont en apparence assez simples, généralement basés sur une idée ou une vision et on compose ces images et ces objets par des dualités, des oppositions. Nous essayons de créer du scintillement et de la friction à l’intérieur de nos créations. Nous travaillons beaucoup par série et très souvent il est question d’images et de mise à mort de l’image ou d’images qui incarnent l’absence d’images. La série des Chassis avec l’inscription « Je ne me rappellerai pas » illustre bien la direction que peut prendre notre travail. Elle se décline en plusieurs matériaux qui offrent une résistance différente — béton, paraffine, plâtre, cire d’abeille… — et évoque le devoir mémoire, la menace de l’oubli.

AMA : Que vous permet une foire comme Art Paris ?
S. B : Un salon comme Art Paris permet une grande visibilité, au-delà des ventes, il y a des rencontres primordiales dans notre domaine. Le stand de la galerie de Roussan a été très bien reçu, nous avons eu des articles dans plusieurs publications, dont le Huffington Post ! Ce qui est très appréciable c’est aussi les compliments que l’on peut recevoir de parts et d’autres. Les visiteurs ont été sensibles à la cohérence de notre stand et de la galerie qui a fait le choix ou le pari de la simplicité. Le stand est très minimal et cela demande du temps pour apprécier chacune des pièces. Nous ne sommes pas dans le spectaculaire ou le tape-à-l’œil. Les visiteurs sont bien souvent trop sollicités dans les salons, la simplicité a donc joué en notre faveur. En terme ventes, c’est aussi très important. Nos collectionneurs se renouvellent et ceux que nous connaissons déjà aiment acheter sur les foires. Nous avons également eu une commande ce qui est très intéressant en terme de production, il faut honorer la commande tout en gardant notre identité. Les contacts que nous pouvons nouer lors d’une telle foire sont très stimulants pour la suite.

AMA : Travailler en duo, une force ou une faiblesse ?
S. B : Une force ! Les mauvais côtés sont peu importants. Le principal inconvénient pourrait être celui de la question financière. Tout est divisé en deux ! Nous partageons tout et nous sommes donc amenés à produire plus…
Après, tout le reste est une force. Notre travail est basé sur le dialogue, nous ne sommes pas dans la négociation. Il y a un quelque chose du cadavre exquis dans notre relation. Il faut voir notre duo un peu comme une agence ou un collectif. La question « qui a fait quoi ? » n’a pas sa place dans notre couple, nous sommes une sorte d’identité bicéphale.



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